Groupe/artiste :
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The Velvet Underground
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Album :
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The Velvet Underground & Nico
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Production :
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Andy Warhol, Tom Wilson
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Label :
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Polydor/Universal
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Date de sortie :
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mars 1967
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Genre :
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Rock décadent et visionnaire
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Sorti en 1967, le premier album du Velvet Underground ne se vendra pas énormément à sa sortie. Son aspect radicalement différent de la production musicale de l'époque le condamnera à un faible succès. L'album se rattrapera par la suite, et est vite devenu culte.
Produit par le mécène/artiste pop Andy Warhol (qui signe la pochette, cette fameuse banane qui pouvait se peler sur le vinyle original - chair rose, symbole sexuel évident), The Velvet Undrground contient en son sein une foule de musiciens talentueux : le guitariste/chanteur/compositeur Lou Reed, le bassiste/violoniste/compositeur John Cale, le guitariste Sterling Morrison, la batteuse Maureen 'Moe' Tucker...et un mannequin d'origine allemande, Nico, en tant que chanteuse imposée par Warhol. Warhol aurait voulu que Nico chante sur tous les titres, mais sur les 11 que le disque renferme, elle n'en chante que 3, une chanson tous les trois titres. Mais attention, ce sont trois titres d'une beauté et d'un envoûtement total : Femme Fatale, All Tomorrow's Parties et I'll Be Your Mirror.
L'album, long de 48 minutes (durée rare pour un disque de l'époque), propose un catalogue de chansons radicales, parlant de sexe, de perversions, de drogues, de losers, de vices en tous genres. Par exemple, I'm Waiting For The Man parle d'un homme dans l'attente d'un rendez-vous avec son dealer ; All Tomorrow's Parties, long morceau mené sur un rythme limite sépulcral (morceau référé de Warhol), parle des fêtes organisées par la Factory (la Factory était le club privé, associatif, de Warhol, dont faisaient partie les membres du V.U., mais aussi Nico, Edie Sedgewick, Paul Morrissey...) ; Heroin, très long morceau aussi, parle bien sûr de drogue dure, le tout sur une mélodie principalement menée par le violon strident de Cale et la guitare de Reed. Pas besoin de prendre de came, l'écoute de ce titre en donne tous les effets avantageux, sans les effets néfastes.
Autre long morcau (7,45 minutes), European Son termine le disque sur un bordel sonore (bruitiste, même) totalement incontrôlable, et limite inécoutable à jeun. Il semblerait bien que les Stooges s'en soient inspiré, pour leur délire L.A. Blues qui termine Fun House.
A coté de ça, un trouve aussi de belles pépites pop suaves sur ce disque, comme l'intro Sunday Morning, le très pop sixties There She Goes Again, la ballade émouvante I'll Be Your Mirror, le rock pur et simple (avec solo de guitare tueur) de Run Run Run...Rien, cependant, n'est aussi fort que l'hymne sadomaso de Venus In Furs, l'étrange et oppressant The Black Angel's Death Song (le violon de Cale, ici, est incroyable) ou le sensationnel Femme Fatale.
The Velvet Underground & Nico est un sommet incontestable. A posséder à tout prix. La perfection.