HISTOROCK    
           le meilleur des albums rock 

 
 

 
 
The Rolling Stones - Exile on main st (1972)
 

 
01. Rocks Off
02. Rip This Joint
03. Shake Your Hips
04. Casino Boogie
05. Tumbling Dice

06. Sweet Virginia
07. Torn And Frayed
08. Sweet Black Angel
09. Loving Cup

10. Happy
11. Turd On The Run
12. Ventilator Blues
13. I Just Want To See His Face
14. Let It Loose

15. All Down The Line
16. Stop Breaking Down
17. Shine A Light
18. Soul Survivor
 
 

 


 
Groupe/artiste :
The Rolling Stones
Album :
Exile on main st
Production :
Jimmy Miller
Label :
Rolling Stones / Atlantic
Date de sortie :
mai 1972
Genre :
Rock , Blues





 
 






 

En 1971, les Rolling Stones, après une tournée américaine terminée en tragédie lors du concert d'Altamont (1969, un spectateur de couleur, Meredith Johnson, assassiné par des Bikers chargés de la sécurité, pendant que les Stones interprétaient Sympathy For The Devil) et un album extrèmement réussi et cartonneur en 1971 (Sticky Fingers), se retrouvent avec un problème nettement emmerdant, le fisc. Pour éviter ça, les Cailloux qui Roulent choisissent de se planquer en France. Plus exactement sur la Côte d'Azur, à Villefranche/Mer, dans la villa de Keith Richards, Nellcote. Là, dans la cave, ils vont enregistrer ce qui restera encore longtemps comme un des plus gros chef d'oeuvres de l'histoire du rock. J'ai nommé Exile On Main St.
Double album à l'origine (depuis simple CD de 67 minutes, soit un double album assez court - mais qui reste encore le disque studio le plus long du groupe), Exile On Main St aborde le rock sous toutes ses facettes, pour mieux le démolir et le reconstruire à la manière stonienne. Jamais Mick Jagger n'a aussi bien chanté que sur les titres de ce disque. Rarement les Stones n'ont sonné aussi brut de décoffrage, aussi...rock, quoi.

Le disque a été enregistré dans une cave (à vins), c'st à dire, pas exactement l'endroit rêvé pour faire un disque. Son caverneux, un peu pourri. Même si c'est Jimmy Miller (grand producteur, qui avait déjà bossé avec les Stones, depuis 1968) qui arrange le tout, le son reste un peu limite. On dirait presque du garage-rock, par moments.
De plus, les musiciens étaient le plus souvent totalement bourrés et/ou shootés. Keith Richards, le saxophoniste Bobby Keys et Jimmy Miller (éventuellement un peu de batterie) surtout. Keith chante tout un morceau sur le disque, Happy, qui ouvrait le disque 2 initial. Une chanson qui, comme son nom l'indique, rend heureux, en effet. Et qui fait un peu sourire, tant Keith chante faux dessus. Il chante d'une manière très convaicante (Keith a toujours adoré ce titre, ça se sent), mais il devait être bien chargé, car il chante vraiment à coté.
Jagger était sûrement un peu bourré de temps en temps, mais ça se sent moins. Très professionnel, le chanteur aux grosses lèvres nous ofre ici de très gros moments de rock : Rocks Off (The sunshine bores the daylight out of me), Rip This Joint, Soul Survivor, Tumbling Dice, Let It Loose, et cette ballade sublime qui donnera son nom au film-concert de Martin Scorcese sorti dernièrement, Shine A Light. Chanson qui semble un peu en hommage à Brian Jones, décédé par noyade en 1969, ancien guitariste fondateur du groupe, tout le monde connaît l'histoire.
On a aussi quelques moments folk ou blues ici, notamment un Sweet Black Angel en hommage à Angela Davis, militante noire emprisonnée. Ou un Loving Cup limite gospel vaudou. Chanson étrange et parfaitement magistrale, au demeurant. Ne pas oublier I Just Want To See His Face, lui aussi très gospel vaudou, et les boogies Casino Boogie, All Down The Line et Stop Breaking Down.

Le groupe s'autorise une face très 'noire' (la seconde, très branchée blues/gospel/champs de coton) et une face totalement boogie (la dernière). Il organise, avec cet album, une visite des ateliers qui ont usiné, peu à peu, le rock de nos jours. Un état des lieux sans concessions, et de toute beauté.
Avec Exile On Main St (et sa pochette culte), les Stones font leur album le plus rock, le plus brut de chez brut. C'est, de tous les disques du groupe, le préféré des fans français (en partie parce que c'est le double, je crois, et peut-être aussi parce que le disque a été entièrement enregistré en France, cocorico - mais on est loin d'être cons, en France, on a bien vu qu'il s'agissait du meilleur !), même s'il faut quelques écoutes pour bien s'en imprégner. Les 18 titres sont vraiment parmi ce qui se fait de mieux dans le rock pur (Rocks Off, en particulier, est dévastateur, et Sweet Virginia est magnifique), et c'est toujours évident même 36 ans après la sortie du disque. Qui date, donc, de 1972, car j'avais oublié de le préciser au départ.
Croyez-moi, ce disque est le Youkounkoun du rock, un immense et superbe diamant.


 




Créer un site
Créer un site