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The Pretty Things - Parachute (1970)




01. Scene One
02. The Good Mister Square
03. She Was Tall, She Was High
04. In The Square
05. The Letter
06. Rain
07. Miss Fay Regrets
08. Cries From The Midnight Circus
09. Grass
10. Sickle Clowns
11. She's A Lover
12. What's The Use
13. Parachute






 
Groupe/artiste :
The Pretty Things
Album :
Parachute
Production :
Norman Smith
Label :
Harvest
Date de sortie :
juin 1970
Genre :
Rock progressif, Rock psychédélic



 
 







 

Sous une pochette rebutante, un des plus beaux albums de l'histoire du rock, immédiatement classé 'album de l'année 1970' par le magazine Rolling Stone alors que cette année 1970 n'était, au moment de la sortie de l'album, pas encore finie...
Qui se souvient des Pretty Things ? Un album considéré comme le premier opéra-rock de l'histoire (S.F. Sorrow en 1968) et quelques tubes de l'époque Swinging London (Rosalyn pour le plus connu, que Bowie reprendra en 73 sur son Pin Ups) ne leur ont pourtant pas permis d'être hissés au même niveau que les deux groupes auxquels leur musique fait tour à tour penser, les Beatles et les Rolling Stones.
Avec Parachute, les Jolies Choses de Phil May (Dick Taylor ayant quitté le navire peu avant, il n'est pas à l'affiche de ce chef d'œuvre) ont tapé fort : 13 titres – dont pas mal de très courts, l'album dure 40 petites minutes en tout) à la fois bucoliques et hargneux. Le premier titre, Scene One marque, sur une musique assez proche du style James Bond, une analyse de la vie citadine, avec tout ce que ça implique. Et tout ça, en une ou deux phrases, les paroles n'étant pas légion sur ce morceau. On passe ensuite à un beau couplé, The Good Mister Square/She Was Tall, She Was High. Les harmonies vocales du premier rappellent étrangement celles du Because des Beatles.

Chose étrange : Phil May a beau être le leader chanteur du groupe, il ne commencera à chanter sur ce disque qu'à partir du cinquième titre, laissant auparavant (et même à une ou deux reprises ensuite : Rain) le champ libre à ses acolytes bassiste, guitaristes et batteur.
Passé le doublé, on passe à une...triplette ! En effet, voici trois chansons qui se suivent, même si elles ont également un sens écoutées séparément : In The Square (dont Radiohead s'inspirera probablement pour les arpèges acoustiques de son Paranoid Android, écoutez attentivement), The Letter (avec Phil May et sa voix sensible et sublime) et enfin Rain, conclusion intense du trio. Chacun des cinq premiers titres dure moins de deux minutes. L'album, à ce train-là, passe sans qu'on s'en aperçoive. Une sorte de mini-déception relative à la durée minime de ces premiers titres s'installe : le disque passe vraiment trop vite, il est si beau qu'on aimerait qu'il dure éternellement, et hélas, une partie vient de s'écouler sans qu'on le remarque.
Heureusement, les titres suivants seront plus traditionnels, à commencer par le très rock Miss Fay Regrets, sur la vie sentimentale d'une star sur le retour. Ligne de basse impeccable. Enfin, la première face s'achève sur le long (6,30 minutes) et grandiose Cries From The Midnight Circus, où May nous décrit un peu à quoi ressemble une ville, la nuit, avec son attirail de putes, de dealers et de losers...en quelque sorte, Walk On The Wild Side avec deux ans d'avance sur notre cher Lou.

La face B démarre avec un superbe hymne à la nature, Grass, mais la vilence (musicale, s'entend) du long Sickle Clowns, qui dure aussi longtemps que Cries From The Midnight Circus, n'est pas loin. C'est sur Sickle Clowns (notez l'allusion au cirque pour les deux titres les plus ambitieux du disque, entre le 'circus' et les 'clowns') que la ressemblance avec les Stones et la plus évidente.
Passé ce grand moment intense, place à la beauté simple (malgré un beau jeu de guitares) du tubesque She's A Lover. Personnellement, la voix de May sur ce titre m'insupporte un peu, mais ça reste beau, très beau. Plus beau encore est le court What's The Use, chanson sur laquelle Phil May regrette les idéaux hippies. Je pense que ce titre est mon préféré du disque, malgré sa durée de moins de 2 minutes...Enfin, que dire de la chanson-titre, qui achève le disque sur une harmonie vocale proche de celles de Crosby, Stills & Nash ? Tout simplement sublime. L'album s'achève en un long fade-out, sur une sirène d'alarme allant en s'intensifiant dans les aigus...jusqu'à s'évanouir.
Parachute est malheureusement un peu oublié de nos jours, de même que les Pretty Things. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissez pas encore ce disque (et ce groupe), ne vous laissez pas effrayer par la laideur effarrante de la pochette, ruez-vous sur ce disque, il est, littéralement, merveilleux. Bien plus réussi que le plus connu S.F. Sorrow, de toute façons.

 




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