Groupe/artiste :
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Neil Young
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Album :
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Sleeps with angels
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Production :
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Silver Fiddle / Blue Eden / Falmouth Music BMI
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Maison de disque :
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Reprise
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Date de sortie :
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août 1994
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Genre :
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Rock
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En 1994, Neil Young a oublié la joie qui l'animait sur Harvest Moon. Le suicide de Kurt Cobain a profondément marqué le canadien, même s'il ne l'a jamais explicitement avoué. Tel un alchimiste dans son laboratoire, le Loner s'enferme dans son studio et s'attèle à un bien étrange projet. Au bout de quelques mois d'expériences interdites et de mélanges inquiètants, Neil ressort de son antre en emportant avec lui le résultat de ses recherches.
Tout aussi sombre que Tonight's The Night, mais beaucoup plus indéfinissable car tellement inattendu, ce disque est animé d'une tristesse infinie, chaque instrument pleure des larmes de sang. Tour à tour éléctrique et accoustique, Sleeps With Angels alterne les ambiances avec un talent hors du commun. "My Heart", avec son air de clavecin, est d'une beauté presque fantômatique. La tristesse pointe à chaque morceau, pouvant être déchirante comme sur "Sleeps With Angels" ou encore "Prime Of Life" et sa flûte dissonante, profonde et cristalline comme sur "Driveby" ou d'une sincère simplicité comme sur "Western Hero" qui aurait pu figurer sur Harvest Moon s'il n'y avait pas cette éléctricité soudaine qui donne des frissons le long de la moelle. Et puis il y a "Change Your Mind", un des sommets de l'album. La voix de Neil semble se briser à chaque instant, les guitares rendent leur dernier souffle à chaque note jouée. Beau à pleurer.
Jamais encore l'émotion n'avait été si présente dans un album du Loner. Aussi difficile à commenter qu'un Tonight's The Night ou qu'un Zuma , car nous laissant sans voix, Sleeps With Angels est une illusion, un rève dont on n'arrive pas à saisir le sens mais qu'on ne se lasse pas de refaire.