Comes A Time n'est pas un des albums les plus connus de Neil Young. Pourtant, cet album sorti en 1978 (et enregistré la même année), faisant suite au très inégal American Stars'n'Bars (1977) et à la première anthologie du Loner (le triple vinyle Decade, même année 77) est loin d'être raté. Sans atteindre des sommets, ce disque court (35 minutes) et fortement country est une vraie brise de fraîcheur avant une décennie 80 qui sera franchement misérable (Trans, Landing On Water). Pour enregistrer cet album, le Loner s'est entouré de musiciens tels que son groupe Crazy Horse (Sampedro, Talbot, Molina, Mulligan), mais aussi Ben Keith, J.J. Cale, Nicolette Larson, Tim Drummond, Rufus Thibodeaux ou Spooner Oldham. L'album est produit par Young, Ben Keith, Tim Mulligan et David Briggs.

Dans la lignée de Harvest ou After The Gold Rush, Comes A Time est un très bon disque de country-rock, moins connu que ces deux classiques, moins réussi aussi, mais franchement intéressant. De très bonnes chansons, comme Four Strong Winds (une reprise de Ian Tyson), Comes A Time, Goin' Back ou Lotta Love. Le groupe du Loner, Crazy Horse, n'apparait au final que sur Lotta Love et Look Out For My Love. A la base, l'album devait être un disque de Young en solo, enregistré sobrement, sommairement, mais les pontes du label de Young, Reprise, lui demanderont d'ajouter un peu de rythmique. Ce qui explique que le disque possède un son assez doux, excepté les deux titres avec Crazy Horse, bien plus teigneux.

Court, efficace et reposant, Comes A Time est l'antithèse parfait de American Stars'n'Bars (album par ailleurs enregistré sans l'avoir vraiment été, car mixage de chutes de studio de plusieurs albums non enregistrés, un disque de récup', quoi). Un des derniers grands albums du Loner avant la dégringolade. Il fera encore le grandiose Rust Never Sleeps (album hybride mi acoustique/mi heavy, live transformé en album studio - applaudissements effacés) en 1979, et ensuite, le grand shplouf dans la merde made in 80...