Premier album du groupe, Led Zeppelin est sorti en 1969. Avec sa pochette montrant le dirigeable allemand Hidenburg se friter lors de sa première traversée de l'Atlantique (photo non truquée), l'album totalise 44 minutes de pur rock à tendance lourde, mais très imprégné de blues. D'ailleurs, le premier nom du hard-rock était 'progressive blues'.
Il faut bien l'avouer, pour leur premier album, la bande à Page, Plant, Jones et Bonham a fait fort. Enregistré live en studio (c'est à dire, avec tous les musiciens jouant ensemble, contrairement aux enregistrements classiques durant lesquels chaque musicien est plus ou moins isolé), en environ 36 heures, en une seule prise pour la quasi totalité des 9 titres, c'est, encore maintenant, un sommet indépassable. On jurerait entendre un album venant juste d'être enregistré. Il a 40 ans, il pourrait dater de 2009.
Que des classiques ici. On trouve les futurs intouchables Dazed And Confused (dont la section 'psychédélique, en son centre, est remarquable, avec Page jouant de la guitare avec un archet à violon) et Communication Breakdown, le remarquablement bluesy You Shook Me, le court et incisif morceau d'ouverture Good Times, Bad Times...

Robert Plant chante comme rarement il chantera par la suite. L'entendre rivaliser dans les aigus avec la guitare de Page à la fin de You Shook Me (you shook meeeeeeee.........aaahooohaaaaahoooaaaaahoooaaaaaaaaaall night...loooooooooooong) est un grand moment de blues vocal, intense et fulgurant.

La sublime ballade Babe, I'm Gonna Leave You (reprise d'un morceau traditionnel) est sensationnelle, belle à pleurer, toute en douceur, mais contenant quand même des pics d'intensité et de furie. Quant à Dazed And Confused, là, c'est indescriptible.
La face B démarrait avec une chanson bien pop (orgue de John Paul Jones, très présent), Your Time Is Gonna Come, avant de se poursuivre sur un instrumental orientalisant (très hindou), Black Mountain Side, de toute beauté. Le contraste avec le morceau suivant, Communication Breakdown, sans doute le titre le plus heavy du disque, est flagrant. Puis vient le blues radical I Can't Quit You Baby, saisissant, personnellement mon blues préféré du Zeppelin. Une reprise de Willie Dixon, de même que You Shook Me.

Enfin, la conclusion, les 8,30 minutes de How Many More Times, fulgurance bluesy et heavy de toute beauté. La fin, psychédélique et bluesy, est admirable, personnellement, j'adore le passage où Plant chante, par à-coups, et sans accompagnement musical, cause I got you in the sight...of my...guuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuun, en montant de plus en plus haut dans les aigus sur le dernier mot. Puis les musiciens qui reprennent le thème de la chanson, pour un final dantesque, furieux, qui donne envie de se replonger dans Led Zeppelin, et de s'écouter leur second album, le définitivement hard Led Zeppelin II.
Led Zeppelin est grand. Led Zeppelin est grand aussi.