Cinquième album de Led Zeppelin, enregistré en 1972 et sorti en 1973, et premier album de Led Zeppelin à posséder un vrai titre (et non pas des numéros comme les trois premiers, ou des symboles pour le quatrième). Houses Of The Holy, enregistré à Stargroves, un cottage appartenant à Mick Jagger, est un des albums les plus réussis de Led Zeppelin, un vrai sommet mélodique et rock. La pochette représente deux jeunes enfants nus, un garçon et une fille, démultipliés, dans un décor assez étrange et apocalyptique. La pochette aurait été inspirée par Arthur C. Clarke (le roman Les Enfants d'Icare), et les enfants, il me semble, étaient ceux du chanteur du groupe, Robert Plant (Karac et Carmen). A la base, la pochette aurait du être totalement différente, mais Jimmy Page, guitariste, réussira à obtenir ce qu'il voulait (les couleurs psychédéliques, elles, sont dues à une erreur de l'impression, et ont été conservées).
L'album décevra un peu les fans, car il a eu le malheur de sortir après le quatrième album, celui de 1971, avec Stairway To Heaven et When The Levee Breaks, album mythique ayant tout pulvérisé. Mais Houses Of The Holy n'en demeure pas moins un grand disque. L'album tient son titre d'une chanson composée par le groupe, Houses Of The Holy, mais qui ne sera pas conservée pour l'album. Trois autres chansons seront elles aussi écartées : Walter's Walk, Black Country Woman et The Rover. Pour Walter's Walk, elle sera placée, en 1982, sur l'album de chutes de studio CODA (assez médiocre). Pour les trois autres chansons, elles se retrouveront, en 1975, sur l'album Physical Graffiti, double album mélangeant titres inédits et morceaux plus anciens non utilisés.

L'album démarre par le mythique The Song Remains The Same, chanson inaugurale qui, en live, sera un vrai cheval de bataille (un double album live et un film-concert portent son nom). Paroles assez absconses, et même assez peu intelligibles, pour une chanson dont la mélodie alterne entre rock lourd (joli solo de guitare) et ambiance disneyienne, hawaïenne, chatoyante. La voix de Plant semble avoir été accélérée, l'effet est étrange, mais magnifique.
The Rain Song suit. C'est la plus longue des chansons de l'album (7,30 minutes), une chanson douce, assez poétique, sur les saisons, la nature, l'amour, tout. Over The Hills And Far Away semble inspiré par Tolkien (influence fréquente de Led Zeppelin), tandis que The Crunge est un funk qui rend hommage, et parodie, James Brown (Where's that counfounded bridge ?), une chanson assez amusante, mais en rien un classique du groupe. Pas non plus un classique sont les deux chansons suivantes, Dancing Days et sa mélopée orientalisante (un titre que j'ai mis du temps à apprécier) et le reggae stupide (pardon, mais franchement, cette chanson est idiote et ratée) de D'yer Mak'er (prononciation jamaïcaine de Jamaïca).

Par contre, le morceau suivant, No Quarter (second titre le plus long ici, 7 minutes) est d'enfer. Chanson sépulcrale, magnifiée en live, sur les Vikings, les barbares qui attaquent les villages et ne font aucun quartier, pas de prisonniers. They carry news that must get through. Ambiance glauque sublimée par un mellotron lugubre, et un solo de guitare absolument inoubliable. Sommet. Et l'album se termine avec le très réussi et agréable The Ocean, chanson d'amour du groupe envers leur public (et jolie allusion à la fille de Plant dans le dernier couplet).
On peut considérer que l'album n'est pas à 100% parfait, il contient deux titres anecdotiques (The Crunge et D'yer Mak'er), mais en tout cas, c'est un des albums les plus aventureux et attachants du groupe. Un authentique classique du rock, en somme !!