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Iggy Pop and the Stooges - Raw power (1973)





01. Search And Destroy
02. Gimme Danger
03. Your Pretty Face Is Going To Hell
04. Penetration06. Real Cool Time
05. Raw Power
06. I Need Somebody
07. Shake Appeal
08. Death Trip 











 
Groupe/artiste :
Iggy Pop and the Stooges
Album :
Raw power
Production :
Iggy Pop/David Bowie
Label :
CBS
Date de sortie :
février 1973
Genre :
Garage rock, Proto-punk





 
 







Faire le disque le plus violent, le plus brutal de tous les temps, telle était l'envie d'Iggy Pop lorsqu'en 1972, il entre en studio avec ses Stooges pour enregistrer Raw Power, le troisième album studio du groupe, et, pendant plus de 30 ans, leur dernier album. Sur ce disque, le line-up du groupe change légèrement : toujours Scott Asheton à la batterie, mais Dave Alexander n'est plus dans le groupe, et Ron Asheton passe ainsi de guitariste à bassiste, rétrogradé sans que cela ne lui pose trop de problème (du moment qu'il reste dans le groupe...). Iggy engage, en tant que guitariste, James Williamson. Et bien sûr, Iggy reste le chanteur et principal compositeur. Produit par David Bowie (qui fera un mix assez controversé de l'album), Raw Power propose 34 minutes de furie pure et dure, un disque intense et malade, violent et punk. C'est aussi le meilleur album des Stooges, ici renommés Iggy & The Stooges. Clairement, les Stooges deviennent le groupe de Iggy Pop, et non plus un groupe avec Iggy Pop comme chanteur. Seul Iggy apparaît sur la pochette, le logo est dégoulinant, les comparses d'Iggy se sentiront quelque peu floués. Et le bide du disque n'arrangera rien, car Raw Power sera, vraiment, un bide.

Iggy l'affirmera, l'enregistrement de l'album (à Londres) sera purement rock'n'roll. Pas de filles, Bowie n'interviendra pas, pas de dealers, personne de la maison de disques (Columbia) pour veiller au grain. Mais de l'alcool et de la défonce. Iggy recrute des bretteurs, qui feront un mini duel d'escrime pendant l'enregistrement de Search And Destroy (on entend légèrement le tintement des lames dans le mix). Iggy chantera à poil dans la cabine de contrôle sur certaines chansons. Aucun répit pour l'auditeur, les chansons sont hargneuses, extrêmement brutales (Your Pretty Face Is Going To Hell est d'une violence terrible, le son est agressif, et Death Trip, le déluge final, 6 minutes, est quasiment aussi brutal). Deux ballades sur l'album, Gimme Danger (qui contient quand même son lot de brutalité dans le bridge) et le blues I Need Somebody, deux merveilles, surtout Gimme Danger, la voix d'Iggy y est à tomber le cul par terre. Le riff de Penetration, inspiré par l'oeuvre littéraire de Burroughs, est culte.

En fait, la seule chanson un tant soit peu décevante ici (et encore) est Shake Appeal, 3 minutes connes comme un partisan du Front National, mais c'est aussi ça, le rock'n'roll, et on ne peut pas dire que la chanson porte un titre trompeur (la chanson est remuante) et qu'elle ne délivre pas la marchandise. C'est juste que, comme l'Iguane Osterberg le dira lui-même (dans le livret CD), rien à dire de particulier sur Shake Appeal, le titre veut tout dire, non ? Et il a raison... Raw Power, enfin, est une chanson efficace comme un coup de boule, Suzy-baby stay away from bed. Les Guns'n'Roses, en 1994, la reprendront - mal - sur The Spaghetti Incident ?. L'album sera confié à Bowie, malgré les protestations de l'Iguane, qui n'a peur que d'une chose : que Bowie adoucisse le propos. Bowie, en fait, ne fera quasiment rien, il ajoutera des effets sur Gimme Danger, par exemple. Mais le mix initial, qui sera pendant longtemps le seul disponible, est quand même décevant. En 1997, Iggy remixera l'album avec ses petits doigts, et ce mix ultime sortira en CD. Tel qu'Iggy voulait sortir l'album en 1973. Résultat ? Un choc sonore brutal et insensé, le disque de la mort. Le sommet des Stooges. Raw Power, quoi !


 




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